Les dizaines de milliers d'illégaux haïtiens aux Etats-Unis doivent continuer à se mobiliser s'ils veulent garder l'espoir d'obtenir le statut temporaire protégé (TPS). Le président américain, Barack Obama, vient d'annoncer que cette question devrait être résolue par une large réforme de la loi américaine sur l'immigration.
Les quelque 30 000 Haïtiens vivant en situation irrégulière depuis près de vingt ans sur le sol américain doivent être encore patients pour obtenir le TPS du gouvernement américain. Même si la secrétaire d'Etat américaine, Mme Hillary Clinton, avait indiqué, lors de sa première visite dans le pays le 16 avril 2009, que son gouvernement envisage la possibilité d'accorder le TPS aux sans-papiers haïtiens arrivés aux Etats-Unis avant l'entrée en fonction du président Obama, ce dernier s'est refusé à endosser pour l'instant un quelconque engagement formel en faveur de l'attribution de ce statut.
Se disant conscient des effets catastrophiques potentiels de la déportation massive des illégaux haïtiens vers Port-au-Prince, le président américain, dans des déclarations faites le week-end écoulé à la Maison-Blanche, croit que ce problème doit être réglé par une réforme globale de la loi sur l'immigration. Barack Obama qui, s'est voulu compréhensif face aux graves conséquences que pourrait susciter toute expulsion massive des illégaux du pays, a souhaité qu'une résolution relative à la situation d'Haïti fasse partie d'un large dialogue sur l'immigration.
« Je ne suis pas prêt à communiquer quelque chose de nouveau aujourd'hui, a indiqué le président démocrate. Cela a été très touchant le fait qu'Haïti ait connu des moments très difficiles. Un afflux soudain de gens déportés de la Floride vers Haïti pourrait représenter un problème humanitaire potentiel». Il a également souligné ceci : « Mon administration entend continuer avec le processus de révision de la politique américaine sur la déportation des sans-papiers haïtiens ».
En effet, selon Le Miami Herald, en juin dernier, Barack Obama avait eu à la Maison-Blanche une séance de travail avec les leaders du Sénat et de la Chambre des représentants afin de les porter à appuyer les efforts de son administration visant à réformer la législation actuelle en matière d'immigration. De fait, la secrétaire à la Sécurité intérieure (Homeland Security), Janet Napolitano, qui se voulait silencieuse avant, travaille maintenant avec les congressmen sur ce dossier sensible. Dans l'intervalle, informe le journal, des officiels de la présidence américaine ont exprimé leur désir de voir le Congrès approuver la nouvelle loi cet automne ou dès le début de l'année prochaine.
Par ailleurs, de nombreux parlementaires du sud de la Floride, des avocats haïtiens de la région ainsi que le président de la République, René Préval, ont multiplié, ces derniers mois, les appels afin qu'Haïti soit placée sur la liste des pays dont les ressortissants vivant en situation irrégulière aux Etats-Unis bénéficient du TPS. Craignant de nouvelles vagues de déportation massive de sans-papiers haïtiens dans le pays, M. Préval avait évoqué les pertes économiques colossales que le pays avait subies lors du passage en 2008 de quatre ouragans et tempêtes tropicales pour justifier sa demande que l'ancien Président George W. Bush avait alors rejetée.
En janvier de l'année en cours, l'ambassadeur haïtien aux Etats Unis, Raymond Joseph, était allé plus loin en réclamant la cessation des déportations vers Haïti, à la suite du rejet de la demande du président René Préval à l'ex-président américain, George W. Bush, réclamant le TPS pour les Haïtiens.
En janvier de l'année en cours, l'ambassadeur haïtien aux Etats Unis, Raymond Joseph, était allé plus loin en réclamant la cessation des déportations vers Haïti, à la suite du rejet de la demande du président René Préval à l'ex-président américain, George W. Bush, réclamant le TPS pour les Haïtiens.
Au moment où l'actuel président américain joue la prudence avant d'accorder un éventuel TPS aux immigrants haïtiens, son gouvernement assure la protection temporaire à cinq pays, dont le Salvador, le Honduras, le Nicaragua, la Somalie et le Soudan. La demande d’Haïti fait encore perdurer le suspense, dont l'issue permettrait aux quelque 30 000 immigrants haïtiens en situation irrégulière d'avoir un permis de séjour aux Etats Unis et d'y travailler pendant un certain temps.
Le statut temporaire protégé (TPS) a été adopté en 1990 par le Congrès des Etats-Unis pour les ressortissants des pays touchés par la guerre civile et les catastrophes naturelles.
Valéry DAUDIER
daudiervalery@yahoo.fr


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