mercredi 22 juillet 2009

Esaü Jean-Baptiste : une vedette des médias new-yorkais

Défenseur des droits des Haïtiens aux USA

Rude travailleur et doué d'un esprit créateur, Esaü Jean-Baptiste - qui vit depuis plus de 20 ans aux Etats-Unis - est un personnage fascinant. Toujours jovial, simple et loquace, le professeur en sciences politiques d'origine haïtienne est une vedette des médias new-yorkais. Installé aux Etats-Unis dans les années 80, le professeur Esaü Jean-Baptiste a obtenu une licence en science politique, avec concentration en politique internationale et politique américaine, au Brooklyn College, où il a en plus obtenu une maîtrise en « Urban Policy and Administration ».

Après avoir travaillé comme professeur « citizenship » et comme instituteur dans des écoles publiques de l'Etat de New York, il a par la suite été coordonnateur d'un programme pour les sans-papiers haïtiens à la « Haitian Center Council ». Pendant six ans, il a été travailleur social au Jewish Child Care Association.

Esaü Jean-Baptiste est également présentateur d'une émission politique sur une chaîne de télévision diffusant à New York et à New Jersey. Il a aussi coordonné, pendant plusieurs années, un programme d'échange entre des étudiants de New York et d'Haïti, programme réalisé en partenariat avec le ministère des Haïtiens vivant à l'étranger. De concert avec une autre institution privée haïtienne et du Département des études africaines de Brooklyn College, il a permis à un groupe d'étudiants d'origine haïtienne et étrangère de visiter Haïti afin de permettre à ces derniers de lier connaissance avec l'environnement politique, économique et social du pays.

Il a laissé Haïti pour des lendemains meilleurs aux Etats Unis. A l'en croire, Monsieur Esaü n'avait pas d'ennuis ni d'ennemis politiques dans le pays. « Les raisons qui m'ont poussé à quitter le pays étaient d'ordre économique, précise-t-il. Comme il n'y avait pas d'espoir et d'avenir pour les jeunes, donc comme les autres de ma génération qui rêvaient d'un lendemain meilleur, j'ai opté pour les Etats- Unis. Chose certaine, je ne regrette pas d'avoir fait ce choix. C'est un grand pays avec une multitude d'opportunités.

Il suffit d'être discipliné et d'avoir le sens des responsabilités pour atteindre le sommet. Comme tout immigrant, le début n'a pas été facile mais je savais ce que je voulais. Tout en respectant les lois et autorités établies de ce grand pays, j'ai lutté et essayé de m'adapter à la réalité culturelle et climatique de New York. Après maints efforts, je suis arrivé à faire des études avancées et à avoir une carrière professionnelle réussie.

Mettre son expertise au service du pays

« Après ma démission à mon poste aux Nations Unies, je suis rentré au pays et j'ai enseigné dans des universités privées et à l'Université d'Etat d'Haïti entre août 2006 et septembre 2008, dit-il. Avec une expertise en administration et développement urbain, je comptais ainsi apporter ma contribution aux mairies, mais on n'a pas manifesté d'intérêt, renchérit-il, ajoutant qu'il voulait surtout contribuer au curriculum des cours, puisque les départements de sciences politiques de certaines universités haïtiennes ne répondent pas aux normes internationales. Les problèmes sont multiples. L'Etat haïtien doit investir dans les recherches puisque l'Université d'Etat d'Haïti a beaucoup de défis à relever en ce début du 21e siècle. »

« En termes de satisfaction, je suis très ambitieux parce qu'ici aux Etats-Unis nous n'avons pas besoin d'un ami, d'un parrain ou d'un directeur pour être promu. Il est plus facile de trouver du matériel de travail. L'environnement de travail est plus détendu. Il y a des normes, et une assurance médicale vous couvre au cas où il y aurait un problème. Tant qu'il y aura des compatriotes qui meurent de faim, des enfants non scolarisés, des pères et mères de famille en proie au chômage, je ne serai jamais satisfait de moi-même. Individuellement, il y a pas mal d'Haïtiens de la diaspora qui ont réussi dans leurs carrières professionnelles. Mais collectivement, nous avons beaucoup à faire pour relever le grand défi. Comment un Haïtien peut-il être satisfait de lui quand son pays est dans cet état de misère, de pauvreté et de malpropreté ? »

Le professeur Esaü croit que la communauté haïtienne, où qu'elle se trouve, doit s'organiser davantage. Elle ne doit pas seulement rester comme une vache laitière pour les politiciens traditionnels, mais elle doit prendre les rennes du pays pour relever les défis de la pauvreté, de la misère, du logement, de l'emploi et de la sécurité. La diaspora ne doit pas se contenter d'être seulement une force économique qui débourse. Elle doit se mobiliser pour faire une différence dans les prochaines élections générales du pays.

« Tant que nos compatriotes haïtiens vivent dans la misère, nous de la diaspora aurons à lutter pour faire une différence, avance-t-il. Ce n'est pas dans la division et l'exclusion qu'on y arrivera. Mais dans l'unité entre les Haïtiens d'ailleurs et du pays ! », Conclut-il.
Esaü Jean-Baptiste est né d'une famille protestante le 23 mars 1961, à Port-au-Prince, à l'hôpital Isaïe Jeanty mieux connu sous le nom de « Chancerelles ». Il a fait ses études primaires et secondaires au collège Charles Mason, au collège Etzer Vilaire et au Lycée Alexandre Pétion. Avant de laisser Haïti pour s'installer aux Etats-Unis, il a fait des études en Anthropologie à la Faculté d'Ethnologie qui était, à l'époque, au Petit séminaire collège Saint-Martial.Il est marié et père de trois enfants, dont l'aîné est maintenant à l'université. Il a commencé sa carrière professionnelle à 26 ans, et a publié son premier livre : « The Rise, The Fall and The Failling of JB Aristide » au Maryland, en janvier 2007.
Actuellement, il travaille sur deux autres ouvrages. Un en français et l'autre en anglais. Parallèlement, avec un groupe d'amis des Etats Unis qui s'intéressent aux changements dans les communautés de la diaspora haïtienne et d'Haïti, il met sur pied une structure politique capable non seulement d'aider les Haïtiens à gagner les élections locales à New York, mais aussi à faire valoir leurs revendications en Haïti en collaboration avec de jeunes professionnels haïtiens vivant en France, au Canada et en Haïti.

Amos Cincirmcincir@lenouvelliste.com

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